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Le procès de Lafarge accusé d’avoir financé des jihadistes a débuté

05.11. 2025

Le géant français Lafarge est jugé à Paris pour avoir financé des groupes jihadistes en Syrie, dont l’État islamique, entre 2012 et 2014 dans l’objectif supposé de garder ouverte sa cimenterie de Jalabiya, coûte que coûte.

«Depuis ce mardi 4 novembre à Paris, le groupe Lafarge est accusé d’avoir financé des groupes jihadistes en Syrie, dont l’État islamique, entre 2012 et 2014, afin de maintenir en activité une cimenterie dans le nord du pays», annonce La Dépêche.

En 2010, Lafarge a inauguré au nord de la Syrie une méga-usine à 680 millions d’euros, la plus moderne du Moyen-Orient.

La guerre éclate ensuite et les grandes entreprises internationales comme Total quittent le pays. Lafarge reste en faisant tourner le site avec des centaines de salariés syriens. Les expatriés sont rapatriés dès 2012.

«Pour éviter l’arrêt brutal de la production, la filiale locale Lafarge Cement Syria aurait ouvert son carnet de chèques. D’après l’accusation, près de 3,1 millions d’euros auraient été versés entre 2013 et 2014 à divers mouvements rebelles, dont l’organisation État islamique et Jabhat al-Nosra, via une série d’intermédiaires syriens. S’y ajoutent 1,9 million d’euros pour acheter des matières premières auprès de fournisseurs liés à l’EI», rappelle La Dépêche.

«En septembre 2014, Daech s’empare du site. L’usine tombe, les derniers employés fuient. Ce n’est que plusieurs mois après que l’ampleur du système financier mis en place apparaît. En 2016, les ONG Sherpa et ECCHR déposent plainte en France», continue le quotidien français.

Anna Kiefer, membre de Sherpa, une ONG internationale de lutte contre la corruption, a qualifié d'«historique» la poursuite du géant français du ciment Lafarge pour «financement d'une organisation terroriste» en Syrie lors d’un entretien avec l’agence de presse turc Anadolu qui annonce avoir obtenu des documents prouvant que l'entreprise française Lafarge a financé l'État islamique avec l'aval des services de renseignement français.

Suite à des révélations du Monde qui avait révélé en 2016 le financement par Lafarge d'organisations terroristes, Kiefer a déclaré que Sherpa avait mené des recherches suite à ces révélations et rédigé une plainte, qu'elle a déposée auprès du parquet français en novembre 2016 avec le soutien de l'association ECCHR et de 11 anciens employés syriens de l'entreprise.

Kiefer a déclaré qu'ils suivaient l'enquête depuis le début et que les anciens employés syriens les soutenaient dans leur combat judiciaire, ajoutant: «Dans cette affaire, huit personnes, dont la société Lafarge, sont poursuivies en tant que personnes morales. Parmi ces huit personnes figurent quatre cadres français, deux intermédiaires syriens et deux agents de sécurité, l'un norvégien et l'autre jordanien».

Kiefer a expliqué que les juges d'instruction, dans leur décision de renvoyer l'affaire Lafarge devant les tribunaux, se sont concentrés sur la période allant de 2013 à 2014, jusqu'à l'attaque de l'EI contre l'usine Lafarge en Syrie, et que les juges ont renvoyé neuf accusés devant les tribunaux au motif qu'ils avaient versé 5 millions d'euros à trois organisations armées.

«Sur les 5 millions d'euros pris en compte par les juges, ils affirment que 3 millions d'euros ont été versés sous forme de paiements de sécurité, c'est-à-dire des dons prétendument faits à ces groupes armés, spécifiquement pour maintenir de bonnes relations avec eux et assurer la libre circulation des personnes et des biens», affirment Kiefer.

«Selon les juges chargés de l'interrogatoire, il est allégué que les accords entre Lafarge et ces groupes ont été conclus avec l'approbation des plus hauts dirigeants à Paris. C'est pourquoi ces huit personnes et sociétés ont été déférées devant le tribunal», a-t-elle précisé.

«À notre connaissance, c'est la première fois qu'une entreprise est poursuivie pour financement du terrorisme. C'est un événement historique, tant à cet égard que du fait de l'allégation selon laquelle ce financement aurait été effectué par le biais d'une filiale à l'étranger», a rajouté Kiefer, soulignant que la reconnaissance de la responsabilité de la société mère dans le financement du terrorisme en zone de conflit constituerait également une mesure historique.

«Une enquête visant Lafarge pour complicité de crimes contre l'humanité est en cours», conclut l’agence de presse turque.

En 2021, Observateur Continental avait rapporté que «des documents prouvent le lien de la société française Lafarge à Daech» et il en ressortait, selon des documents qui venaient d’êtres divulgués que le géant français du ciment a tenu les renseignements nationaux, étrangers et les militaires français constamment informés de ses liens avec des militants en Syrie. Et Daech, l'organisation terroriste islamiste, a utilisé le matériau de construction de la société française pour construire des abris. 

Le procès se poursuivra jusqu'au 16 décembre, et huit personnes ainsi que la société Lafarge seront jugées en tant qu'«personnes morales».

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