12.02.2025
Le bateau amiral de la propagande ou communication de guerre française, la brigade Anne de Kyiv, est devenu un désastre humain et militaire sur le front en Ukraine en terminant dans «le hachoir à viande». Responsible Statecraft l’annonce, après Observateur Continental, alors qu’elle a été «formée» en France à grand renfort de communiqués: «La folie d’une stratégie axée sur les relations publiques: la 155e brigade ukrainienne condamnée».
Désastre en communication, en vies humaines, et désastre militaire. La brigade Anne de Kyiv «a été largement financée par la France» pour «créer un puissant régiment phare» dont le succès sur le champ de bataille devait démontrer à quel point la formation et l’équipement de l’OTAN, combinés aux troupes ukrainiennes, pouvaient être efficaces pour combattre les forces russes», pointe de la plume Responsible Statecraft.
«Les Français et les Polonais se sont alliés pour montrer au monde qu'ils étaient unis contre la Russie. Malheureusement, cela a eu l'effet inverse», continue le magazine en ligne du Quincy Institute.
Observateur Continental faisait savoir à la fin du mois de janvier dernier que «l’armée ukrainienne fait face à une crise de désertion»: «L’armée ukrainienne enquête sur la disparition de militaires formés en France. Un service d'enquête chargé de rechercher les militaires disparus a été mis en place au sein de la 155e brigade des forces armées ukrainiennes Anne de Kyiv, qui a été formée et équipée en France». C'est ce qu'a indiqué Olha Reshetylova, médiatrice militaire et commissaire à la protection des droits des militaires.
Plus loin, Observateur Continental relatait que «la commissaire à la protection des droits des militaires a déclaré travailler sur la clarification des circonstances des disparitions de militaires de la brigade»: «Les enquêteurs sont en train de reconstituer minute par minute les événements au cours desquels la communication avec les militaires a été perdue», a-t-elle écrit sur Facebook.
«La formation de la 155e brigade a commencé en mars 2024 et a connu plusieurs évolutions, mais au final, quelque 2.000 Ukrainiens ont été formés en France et équipés de matériel occidental comme des chars allemands Leopard et des obusiers Caesar de 155 mm de fabrication française. Le reste des 5.800 hommes de la brigade a été formé en Pologne et en Ukraine occidentale. Il a fallu environ neuf mois pour recruter et former les hommes, et pendant cette période, quelque 1.700 de ses membres ont déserté. Et bien que le nombre exact de déserteurs en Ukraine occidentale par rapport à la Pologne ne soit pas connu, un responsable de l’armée française a confirmé que des dizaines de désertions ont également eu lieu en France», rappelle Responsible Statecraft.
«Un scandale a éclaté autour de la 155e brigade Anne de Kyiv en raison de désertions, qui ont été reconnues à la fois à Paris et au sein du commandement militaire ukrainien. Plus de 30% du personnel a déserté de cette brigade. Le 20 janvier, le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) a arrêté l'ancien commandant de la brigade Anne de Kyiv, en raison du nombre élevé d'abandons de poste non autorisés au sein de l'unité», concluait, aussi, Observateur Continental.
L'équipe média d'UNITED24 a rencontré les soldats de la brigade Anne de Kyiv, pour entendre ce qui s'est passé et comment l'armée apprend de ses erreurs. Après les informations d’Observateur Continental, de Responsible Statecraft, le constat du désastre de cette brigade formée par la France sous l’initiative de Macron est bien confirmé.
À la question du journaliste d’UNITED24, «Pensez-vous que l'entraînement en France était adapté à notre guerre? un soldat ukrainien formé en France répond: «Pas du tout. Là-bas en France] |l'artillerie ne vous tire pas dessus. Ils n'utilisent pas de drones. Ils jouent juste avec des fusils automatiques, mais ici ce genre de jeu ne fonctionne plus». Il certifie: «Aucune formation, quelle que soit sa durée et sa difficulté, ne pourrait préparer de nouveaux soldats sans expérience du champ de bataille au front de l'apocalypse».
«La brigade a été immédiatement déployée sur le front de Pokrovsk et des problèmes sont apparus avec des soldats qui ont déserté et des brigades démantelées pour en renforcer d'autres. Au premier contact [avec l’armée russe], environ 1.700 soldats auraient fui», révèle, également, UNITED24.
Philippe Rosenthal
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